mercredi 27 février 2008

Découverte / Visite Cherbourg : L'atelier plein de charme de Françoise Labasque

Aujourd'hui. Françoise Labasque vit et peint à Digulleville. Les bleus de la mer et du ciel de la Hague imprègnent chacune de ses toiles.

Sans La Hague, l'atelier de Françoise Labasque ne serait sûrement pas tout à fait le même. Les murs sont blancs comme l'écume voisine, et la force qui se dégage des toiles est la même que celle qui anime les marées quotidiennes. Toute petite déjà, Françoise Labasque est fascinée par le dessin : « Ma grand-mère me montrait ses carnets de croquis. À 17 ans, je suis partie étudier à Paris, notamment dans les ateliers Penningen et Yankel. À ma première exposition, une de mes toiles représentant l'église d'Omonville a été volée. La galeriste était désolée mais moi j'étais heureuse : depuis cette date, je peins en pensant à cette personne qui a risqué la prison pour avoir un de mes tableaux ! », s'amuse l'artiste. « La peinture est devenue ma passion, mon refuge, ma fascination. Peindre c'est un acte d'amour, c'est le moment où je suis moi ». Chaque matin, l'artiste fait un tour à pied, de sa Rue du Désert jusqu'à la mer, jette au retour un coup d'oeil à son atelier, pour vérifier, parfois inquiète, le travail de la veille.

L'après-midi, Françoise s'adonne enfin à sa « drogue », la peinture, qu'elle pratique à l'huile, avec une dominante de bleus et appliquée au couteau. « J'apprivoise la toile blanche avec la concentration d'un sportif. Il y a une bagarre pas possible dans ma tête. La toile, il faut la cabrer, la dominer parfois. Peindre c'est retranscrire une émotion ». Ce qui intéresse Françoise Labasque dans ses marines, « c'est le travail de la matière. La mer est en fait un prétexte. Je me suis éloignée du figuratif pour questionner la peinture elle-même. La mer m'offre cela : elle est tout à tour douce, forte, souple ou terrible, et constitue une matière à tordre, à dominer, sans chercher un sujet précis ». Peindre permet de faire le vide, c'est un exutoire : « Je me cherche intérieurement, c'est un cheminement vers soi. Pas besoin de médicaments avec la peinture ! », conclut Françoise Labasque, heureuse dans sa vie en bleu.

Atelier ouvert l'été, contact au 02 33 04 76 82.

Ouest-France

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