mardi 5 février 2008

Théatre Cherbourg : Un délicieux « Arlequin poli par l'amour »

Plus tard. La jeune compagnie Piccola Familia revient en résidence au Trident. Le Vox propose leur adaptation de la pièce de Marivaux.

Mona Guichard, la directrice de la scène nationale du Trident, est enchantée d'héberger à nouveau la compagnie Piccola Familia sur la scène cherbourgeoise : « J'ai souhaité aider cette troupe car une scène nationale a un rôle à jouer dans ce sens ». La pièce choisie par le metteur en scène Thomas Jolly est « Arlequin poli par l'amour », de Marivaux : « C'est une vraie machine à jouer, à inventer... Marivaux l'avait écrite pour des comédiens italiens parlant peu notre langue, d'où un texte sur mesure, où l'on retrouve déjà ses ingrédients futurs : l'amour, les quiproquos, ou le désenchantement », indique-t-il.

Les acteurs s'emparent donc du lieu, et quand il s'agit pour eux de retrouver Arlequin perdu dans le « palais » de la fée, les voilà qui courent vraiment dans tout le théâtre. « C'est pour moi la première rencontre avec cet auteur », explique le metteur en scène, « c'est une première immersion et nous cherchons à mettre de côté le « convenu », « ce qu'on a vu » de Marivaux. Il s'agit pour chacun d'éprouver cette langue, c'est-à-dire la rapprocher de nous ». La pièce est écrite dans le style de la commedia dell'arte, avec ses règles codifiées. Arlequin, jeune et beau garçon, est retenu prisonnier dans le palais d'une fée amoureuse de lui. Mais ce n'est pas réciproque, et la fée découvre même bientôt que cet imbécile et rustre d'Arlequin éprouve des sentiments pour la belle bergère Silvia. Et voilà qu'il devient fin, courtois, comme « poli » par l'amour... Que va-t-il advenir des deux jeunes amants ? Les comédiens parviennent à nous plonger dans une comédie ballet avec une scénographie toute légère. La pièce est un conte de fée, inspiré par « Le songe d'une nuit d'été », de Shakespeare, et se mue en conte politique, avec une réflexion sur le rapport au pouvoir. Allons réfléchir avec eux.

Arlequin, au Vox, avenue de Paris, samedi 9 février à 20 h 45, dimanche 10 février à 16 h, mardi 12 février à 20 h 45, mercredi 13 février à 18 h 45 et jeudi 14 février à 20 h 45, tarifs : 20 €, 11 € et 7 €, tél. 02 33 88 55 55.

Ouest-France

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