dimanche 31 août 2008

exposition Cherbourg

Iwamura : un atelier de peinture et de recherche

Pierre-Kazuo Iwamura, sa palette à la main, devant ses huiles et pastels.  Pierre-Kazuo Iwamura, sa palette à la main, devant ses huiles et pastels.

Aujourd'hui. Pierre-Kazuo Iwamura, peintre japonais, s'est installé à Valognes en 1979. Son atelier donne sur la jolie rue des Religieuses.

Entre deux expositions en Allemagne, au Japon, ou à l'Hôtel-Dieu de Valognes, Pierre-Kazuo Iwamura pose son chevalet un peu partout : devant le Musée du cidre de Valognes, dans son jardin japonais, ou dans son atelier pour peindre une nature morte ou un nu. « L'atelier n'est pas important pour moi. J'y termine souvent mes tableaux peints sur le motif ».

Auparavant, l'artiste disposait d'un grand atelier à quelques rues de chez lui, mais il a ensuite installé toiles et chevalets au rez-de-chaussée de sa maison. « Plus tard je m'installerai dans la dépendance au fond du jardin », indique le peintre et professeur de dessin. « J'ai eu jusqu'à 70 élèves. Aujourd'hui j'en ai une vingtaine et c'est ma dernière année de cours. Je veux vivre seulement de ma peinture. Mon rêve serait de mêler peinture et musique, avec mes filles, musiciennes. Je m'imagine peindre en musique, ou avec mon gendre qui composerait d'après un tableau. La vie, le son et les couleurs sont des valeurs indispensables ».

L'artiste a longtemps peint à l'aquarelle : « Jusqu'à la nausée. L'huile me rend plus libre ». À bientôt 60 ans, Iwamura est à un tournant : « J'ai longtemps étudié Cézanne. Il a changé ma vie. Sans lui, je ne serai pas ici. Après 40 ans de recherches, j'arrête mes études. Maintenant je m'exprime ». L'homme travaille en silence, jusqu'à six heures par jour, sans blouse : « La peinture, c'est ma vie, je peins comme je suis ». Un tableau peut demander une trentaine d'heures de travail : « Je recherche, avec l'oeil, l'équilibre entre les couleurs, la perspective, le négatif et le positif. Peindre, c'est facile. C'est la recherche qui est longue. Un grand peintre, ce n'est pas quelqu'un de doué. C'est quelqu'un qui a beaucoup cherché, et trouvé ! ».

Iwamura, 61, rue des Religieuses, Valognes, tél. 02 33 40 25 72

Ouest-France

mercredi 27 août 2008

Art Visite Cherbourg

L'atelier du fond du jardin

Même lorsqu'il ne peint pas, Michel Folliot aime partager l'intimité de son atelier avec ses amis.  Même lorsqu'il ne peint pas, Michel Folliot aime partager l'intimité de son atelier avec ses amis.

Aujourd'hui. Michel Folliot est un peintre professionnel qui vit et travaille à Bricquebec. Il a installé son atelier dans une dépendance au fond de sa cour.

Les peintures contemporaines de Michel Folliot naissent sur la propriété familiale, dans l'ancienne menuiserie transformée en atelier il y a une vingtaine d'années. « J'y passe presque tous les jours. Même si je ne peins pas, je lis, je dessine, j'invite des amis à venir passer un moment convivial autour du bar que j'ai installé, c'est un lieu de vie autant qu'un atelier », indique l'artiste, amateur de bons vins.

Michel Folliot n'est pas du genre conservateur. Une fois ses tableaux achevés, il les retourne et parfois même il les efface. « Le passé c'est le passé. Je garde peu de choses, j'aime que ça bouge. » L'homme peint en musique, souvent du jazz, « pas des choses qui affolent ». Michel Folliot reste quelquefois deux mois sans créer et, d'autres fois, passe jusqu'à dix heures par jour, seul, dans son atelier.

« Plus on vieillit, plus on a besoin d'espace »

« Je poursuis ma série La Connaissance. Je travaille par collections : La Genèse, Les Chimères... Je peins toujours plusieurs toiles en même temps, soit une vingtaine environ. » L'artiste passe une blouse et pose sa toile sur le grand chevalet en chêne de 80 kg, « fait main par mon père ».

L'atelier est passé de 9 m² au départ à environ 60 m² aujourd'hui. « On est timide au début, mais plus on vieillit, plus on a besoin d'espace. Tout s'agrandit : le chevalet, la palette, les pinceaux et même la signature. » Le sol de l'atelier est jonché de tapis à peine tachés. Les cartons à dessins, une centaine de pinceaux, la peinture en tube ou en poudre et les anciennes palettes suspendues à une poutre délimitent le carré où Michel Folliot peint ses toiles, souvent de grands formats. En septembre, il sera l'invité du restaurant Le Pommier.

Pratique. Contact : Michel Folliot, 28, rue Pierre-Marie à Bricquebec, tél. 02 33 04 55 17, site Internet : www.michel-folliot.com

Ouest-France

Visites Cherbourg

Les expos de l'été peuvent toujours se savourer

Quand le mauvais temps s'en mêle, pourquoi ne pas se mettre à l'abri tout en se cultivant. Plusieurs expositions se prolongent en Basse-Normandie.

Dans le Calvados

A Caen, plus que quelques jours pour découvrir l'exposition Giacometti. Elle se propose d'explorer un des aspects particuliers de l'oeuvre du grand sculpteur: ses rapports avec la contemporanéité, une façon d'exprimer le caractère intemporel et universel du créateur. Autour d'un ensemble significatif d'oeuvres de Giacometti, sont présentées des oeuvres récentes d'artistes internationalement reconnus comme Georg Baselitz, Jean-Pierre Bertrand, Louise Bourgeois, Fischli et Weiss, Antony Gormley, Joel Shapiro venant de collections publiques et privées.

Jusqu'au 31 août, tarifs: 3 et 5 €. Gratuit pour les moins de 18 ans et pour tous chaque premier dimanche du mois. Au musée des Beaux-arts de Caen, dans l'enceinte du château médiéval.

A Caen, « Où étiez-vous le 11 septembre 2001 à 14h46? » Cette exposition, organisée avec le New York State Museum, raconte l'histoire, les premières conséquences des attentats du 11 septembre 2001 ainsi que la réponse publique à ces événements. L'exposition présente de nombreux objets, images, films, témoignages et vestiges de la catastrophe.

Du 6 juin au 11 novembre, 9 h à 19 h tous les jours. Du 12 novembre au 31 décembre, de 9 h 30 à 18 h, tous les jours sauf le lundi. Tarif: 5 €. Au Mémorial de Caen, esplanade Général Eisenhower. Internet: www.memorial-caen.frDans la Manche.

Dans la Manche

A Avranches, exposition Eldo Videl-Perdriel. C'est l'expo de l'été à l'église Notre-Dame-des-Champs, à Avranches, et elle s'achève aujourd'hui. Une soixantaine d'oeuvres de l'artiste avranchinaise Eldo Videl Perdriel sont accrochées aux cimaises de l'église Notre-Dame-des-Champs.

L'exposition, intitulée Traces de vie, est visible jusqu'à ce dimanche soir, 18 h, et elle ouvre ses portes à 10 h.

A Cherbourg, exposition « Loustal, Clair Obscur ». Vous pouvez encore vous plonger dans l'univers atypique du dessinateur Jacques de Loustal : tirages monumentaux extraits de son portfolio Nord, fusains réalisés sur la région du Cotentin, photos du dessinateur, planches de bandes dessinées...

Jusqu'au 21 septembre, musée Thomas-Henry. Ouvert tous les jours de 10 h à 12 h et de 14 h à 18 h sauf le lundi matin et le dimanche matin.

Dans l'Orne

A Alençon et à Sées, l'exposition « Le siècle des siècles » se réfère au centenaire de la mission du conservateur des antiquités et objets d'art, constituée après la loi de séparation des églises et de l'État en 1905. Les Archives départementales de l'Orne, à Alençon, accueille les Trésors civils, une collection d'objets issus de d'édifices publics. À Sées, le musée retrace le lien entre histoire de l'Église, évolution du sentiment religieux et mutation des oeuvres d'art.

Entrée libre aux Archives départementales, du lundi au vendredi de 8 h 30 à 17 h 30, samedi et dimanche de 14 h à 18 h, jusqu'au 3 octobre. Entrée payante au musée départemental d'art religieux de Sées, de 10 h à 18 h tous les jours sauf le mardi, jusqu'au 29 septembre. Tarif 2 €, 1,50 € pour les enfants de 12 à 18 ans, gratuit moins de 12 ans.

A Argentan, Valerio Adami. À l'invitation de Michel Onfray, le peintre italien Valerio Adami expose ses oeuvres à la médiathèque jusqu'au 27 septembre. À travers ses créations, il s'attache particulièrement à évoquer l'humanité. Il partage son temps entre Paris où il travaille une moitié de l'année, et l'Italie, son pays d'origine, l'Inde et Monaco. Comme lui, ses oeuvres parcourent le monde au fil des expositions.

Tous les jours de 10 h à 12 h et de 14 h à 18 h. Tél. 02 33 32 40 07.

Ouest-France

Visites Cherbourg

Le public plébiscite les Traversées de Tatihou

La ferveur du public a accompagné les 4 jours de concerts à Tatihou.  La ferveur du public a accompagné les 4 jours de concerts à Tatihou.

Le 14e Festival des musiques du large confirme son succès. Avec 6 500 spectateurs qui ont traversé la grève pour applaudir les musiciens.

Revivez le festival !
Ils ont attendu que la mer se retire, ils ont bravé la pluie, le vent. De lundi à jeudi,6 500 mélomanes ont déferlé sur l'île du Val-de-Saire. Un vrai raz-de-marée. « Les concerts se sont déroulés à guichets fermés et nous sommes ravis. Ce festival est désormais bien ancré dans le Val-de-Saire et dans le département », déclarent les organisateurs.

Côté concerts, aussi bien sur l'île que sur le continent, la diversité des genres a embrasé les chapiteaux. Le public de passionnés finissait ses soirées debout, applaudissant les artistes à tout rompre.

« Cette île est incroyable et le public est fantastique. Voir les gens arriver à pied sur la grève nous fait penser à un pèlerinage. Ce sont des pèlerins de la musique traditionnelle. Quand on voit ce public faire des kilomètres à pied pour nous écouter, cela nous motive et on ne doit pas les décevoir », insiste le groupe de musiciens québécois, les Tireux d'Roches. Malgré une météo pas toujours clémente en début de semaine, les passionnés ne se sont pas découragés. « Peu importe le temps, rien ne peut nous empêcher d'aller sur l'île pour les concerts. Les concerts de ce festival se méritent à la force des mollets », déclarent des festivaliers.

Quant aux organisateurs, ils préparent déjà le festival 2009 : « Un festival comme celui-ci, c'est au minimum un an de préparation à la recherche des groupes musicaux afin que le public soit pleinement satisfait ».

Ouest-France

Exposition Cherbourg

Le jardin de dahlias du château de Flamanville

Le jardin du château de Flamanville apparaît comme un écrin de verdure et de tranquillité mais, derrière les murs, c'est une féerie de couleurs qui attend les visiteurs. 900 variétés de dahlias se prélassent en toute quiétude : dahlias cactus, dentelles, pompon, balle, fleurs anémone... Ils sont de petite taille mais de constitution robuste. L'une des particularités de ces fleurs, voulue par Noël Madeleine, responsable des espaces verts de Flamanville, est de n'être jamais arrosées. Un traitement unique et un binage régulier mettent en beauté les dahlias. Ces plantes font partie de la collection du Jardin Conservatoire et de la collection de la commune.

L'objectif est de pérenniser les différentes variétés et de sauver certaines d'entre elles de la disparition. La plus ancienne date de 1879. Toutes les nationalités sont représentées, « à l'exception de l'Inde » indique Noël Madeleine qui voue une véritable passion aux dahlias. Il est intarissable et donnera aux visiteurs mille petits secrets. Comme celui de leur changement de couleur en fin d'après-midi. En effet, « avec l'humidité de l'air, les teintes claires deviennent plus pastelles ». Pour les néophytes, ce jardin est un émerveillement de tous les instants.

Gratuit. Parc ouvert en permanence, toute l'année. Rue du Château. Une fois arrivé à Flamanville, suivre les panneaux d'indication.

Ouest-France

Événement Cherbourg

Traversées : Tatihou est un lieu magique

Le trio breton EDF : « Il se passe quelque chose de plus ici. Il y a une communion avec le public ».  Le trio breton EDF : « Il se passe quelque chose de plus ici. Il y a une communion avec le public ».

Pour cette 14e édition du Festival des musiques du large, le cadre de l'île fascine toujours aussi bien les artistes que le public.

Ils sont trois, Ewen, Delahays et Favennec, et forment le trio breton EDF. Ils ont la soixantaine et ont créé leur groupe en 1999. Lundi soir, c'était la première fois qu'ils donnaient un concert dans le cadre du festival des musiques du large. Un moment inoubliable pour ce groupe du Finistère : « Faire un concert sur l'île de Tatihou est un vrai plaisir. C'est un lieu magique : les gens paient pour venir à pied, c'est incroyable ! »

Hier et avant-hier, plus de 4 000 personnes ont attendu la marée basse pour traverser la grève qui sépare le continent de l'île de Tatihou. « C'est la quatrième année que nous assistons à ce festival et nous sommes toujours aussi émerveillés, que ce soit par le décor ou la qualité des groupes et de la musique », raconte un groupe de spectateurs.

« Une île, c'est toujours un dépaysement, c'est un autre monde, nous avons l'impression d'être ailleurs », confirme le groupe EDF. Mais même ailleurs, « les trois vieillards », comme ils se plaisent à s'appeler, ont fait vibrer le chapiteau. Le trio, tout en voix et tout en acoustique, a transporté le public en Bretagne, en Écosse et en Irlande. « Il se passe quelque chose de plus ici. Il y a une communion avec le public ».

Après le groupe irlandais Wolfe Tones hier, la communion devrait se prolonger ce soir, à 18 h 15, avec le groupe norvégien Majorstuen, suivi du groupe turc Burhan Oçal.

Pratique. Traversées de Tatihou, renseignements et réservations au 02 33 05 95 88.

Ouest-France

Art Visite Cherbourg

Les deux passions de Jacques Piquery 

Aujourd'hui. Jacques Piquery, peintre et potier, vit depuis 30 à Flamanville. Ses deux ateliers sont installés dans une dépendance de sa maison.

« Je suis potier le matin et peintre l'après-midi », indique en préambule l'artiste flamanvillais. L'ordre chronologique de travail est inspiré par la lumière, qui inonde le matin la dépendance voisine de quelques mètres de la maison. L'homme ressemble à un grand-père de contes pour enfants, barbe blanche et regard malicieux. Voilà trente ans qu'il a quitté Caen pour s'installer avec femme et enfants dans ce hameau alors presque désert, la Vallée. « J'ai tout de suite imaginé l'emplacement des ateliers dans la dépendance, le four de potier en bas, devant la fenêtre, et l'atelier de peinture à l'étage ». Rejoindre ce dernier se mérite, et peu de chanceux y montent : il faut emprunter une échelle de bois, baisser la tête, se glisser entre les toiles, environ 800, et enfin atteindre le chevalet de peinture.

« Je peins dans le silence. L'art est une introspection, une respiration. J'ai appris à vivre en peignant. Je cherche toujours, mais quoi ? ». Ses toiles représentent des nus, des autoportraits, des intérieurs (sa propre maison) lorsque le froid est trop vif, et quelques paysages : « Le sujet est le prétexte pour peindre, le point de départ. C'est la matière qui compte ». L'artiste s'est mis à la poterie en arrivant à La Vallée, pour pouvoir vivre. Après un stage avec Pierre Lebigre, la construction d'un four et l'achat d'un tour, Jacques Piquery a commencé à façonner des pots, des lampes et autres fontaines. Tous ces objets sont exposés, ainsi qu'une sélection de toiles, dans une galerie ouverte au public, aménagée avec charme dans le prolongement de la maison.

Jacques Piquery, La Vallée, à Flamanville, tél. 02 33 52 56 19

Ouest-France