La star des mers a signé son grand retour
Il reviendra l'an prochain. Une nouvelle fois, le paquebot Queen Mary 2 a fait chavirer les foules. Il a accosté hier dans le port de Cherbourg.
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Avec une précision toute britannique, le fleuron de la Cunard s'est laissé porter jusqu'à la gare transatlantique. À 6 h 30 du matin, hier, sa corne de brume a réveillé Cherbourg. Pas tout le monde. Des centaines de badauds attendaient l'apparition au bout de la jetée. Quelques minutes plus tard, des flots de passagers débarquaient pour une journée de balade dans la ville pavoisée, bruissante de jazz et d'exclamations de surprise. « Tu as vu, les bateaux sont tout petits à côté ! »
Escale exceptionnelle que la Ville aimerait multiplier. « Les Cherbourgeois ne sont jamais lassés par les paquebots. C'est sans doute la nostalgie de l'épopée transatlantique. » Et cette fois, encore, n'a pas rompu avec la tradition.
Joséphine Baker
Il y avait même une vraie star, Lisette Malidor, danseuse, meneuse de revue, elle avait trois jours plus tôt produit son show dans le grand théâtre du navire. Elle qui a incarné Joséphine Baker, était là pour rendre hommage à la chanteuse, débarquée en 1925 à Cherbourg sur un navire de la Cunard. Le maire de Saint-Louis, Francis G. Slay, avait décidé d'offrir un érable à la ville. L'arbre a traversé l'Atlantique, et sous les yeux de deux des enfants adoptés par Joséphine Baker, il a été planté à quelques pas du quai. « Cet arbre symbolise la foi de cette grande dame, son amour pour la paix et l'égalité partagée », a lancé le maire, Bernard Cazeneuve.
Pendant ce temps, des milliers de badauds défilaient sur les quais, fascinés par l'énorme silhouette du Queen Mary 2. Certains ont même eu la chance de visiter le navire. Ils ont découvert les restaurants ; les salles de jeux ; les piscines ; la discothèque ; les salles de spectacles ; les cinémas, et aussi cette profusion d'oeuvres d'art, parfois clinquantes, qui constituent le décor intérieur.
L'escale d'un paquebot de cette taille donne forcément sa raison d'être à la rénovation de la gare transatlantique. Bernard Cauvin, le président de la Cité de la Mer, n'a pas manqué de le dire à ses invités. Ce qui était en 1933 le plus grand complexe maritime du monde doit revivre. « Ce qui a fait notre nostalgie pourrait bien être notre avenir. »
Avec 28 escales cette année, et plus d'une vingtaine programmées l'an prochain, Cherbourg espère en être au démarrage. La Cunard, en tout cas, fait confiance à la Ville. On reverra le Queen Mary 2 à plusieurs reprises en 2009. Deux traversées sont programmées en juillet, ainsi qu'une croisière de dix jours de Cherbourg à Cherbourg. D'ici là, un autre temps fort est attendu : après 50 ans de navigation, le Queen Élisabeth 2 fera ses adieux à la croisière. Il réservera sa dernière escale au port normand. Ce sera le 1er octobre.
Thierry DUBILLOT.