Manche nature veut redorer son image
L'association (très) sensible au respect de l'environnement n'a pas que des amis. Lors de l'assemblée générale, le président, Yves Grall, a évoqué comment améliorer les choses.
Comment expliquez-vous que Manche nature soit devenue incontournable dès lors qu'un projet d'aménagement touche l'environnement ?
Depuis notre création, il y a 21 ans, nous n'avons pas eu peur de nous attaquer à des arrêtés préfectoraux, et nous avons toujours maintenu notre indépendance financière: nous ne touchons aucune subvention. Si ce n'est depuis peu, celle du conseil régional au titre de nos actions de formation.
Du coup, votre association est en quelque sorte victime de son succès, puisqu'un front anti-Manche nature s'est constitué parmi les élus. Comment envisagez-vous l'avenir?
Alors qu'on vient à plusieurs reprises de démontrer devant le tribunal qu'on avait raison, notamment sur le dossier de création de la zone conchylicole de Gouville-sur-Mer, on se pose des questions. Comment doit-on négocier lorsque plusieurs millions d'euros ont été investis dans un projet que l'on a contribué à faire capoter? Il faut que les élus, notamment les nouveaux, nous contactent avant tout projet.
Vous leur conseillez de vous choisir comme partenaire, plutôt que de vous voir comme opposant systématique ?
Nos actions mettent en lumière les carences des services de l'État. Vendredi, nous étions au conseil régional pour évoquer les PLU (plan local d'urbanisme) de Gouville-sur-Mer et de Donville-les-Bains. Le président Laurent Beauvais l'a lui-même concédé: dans ces dossiers, l'administration n'a pas fait tout ce qu'il fallait. Pour éviter d'avoir à agir en pompiers, il faut anticiper, en développant les actions de prévention. Notre juriste, Delphine Chevret, dispense des consultations juridiques. En mai, nous organiserons une journée de formation pour les élus, dans le Sud-Manche, sur la loi littoral.
Quel premier bilan tirez-vous de cette démarche, qui semble dessiner une nouvelle image de Manche nature ?
Quelques maires, des délégués de communautés de communes, des commissaires enquêteurs nous ont déjà contactés. Ce sont des débuts timides, mais il faudra sans doute que les élus s'engagent vraiment à respecter les lois, plutôt qu'à essayer de les contourner ou passer en force.
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