mardi 10 mars 2009

Actualités Cherborug

Artisanat : des places à prendre malgré la crise

La Chambre des métiers organise une journée de l'entreprise vendredi 6 mars. Il y a des places à prendre mais la crise pointe son nez.

Interview de...

Pour la première fois depuis 10 ans, il y a eu plus de radiations que d'installations en 2008 dans la Manche. C'est la crise ?

On peut le voir comme ça. Le ralentissement s'est fait sentir au dernier trimestre 2008, et se confirme en janvier et février. C'est le cas dans l'alimentation, qui continue à baisser, et le bâtiment, qui était jusque-là toujours en hausse. Les petits garages et les coiffeurs souffrent également. La pâtisserie est aussi un peu plus touchée.

Pour le bâtiment, c'est la crise ou un ajustement après des années d'euphorie ?

C'est la crise car le phénomène s'est déclaré subitement. Les artisans font énormément de devis, les commandes ne suivent pas pour autant. Ils ont des plans de charge suffisants pour le premier semestre, mais le second semestre s'annonce inquiétant : les plans de charge sont passés de 9 à 4 mois. On voit aussi des grosses entreprises spécialisées dans le neuf s'intéresser à la réhabilitation. Là aussi, c'est inquiétant.

La journée de l'artisanat ne tombe donc pas au meilleur moment ?

Il faut arrêter la sinistrose. Généralement, nous avons entre 90 et 120 porteurs de projets lors de cette journée, où ils peuvent rencontrer tous les professionnels. 80 % de ces projets sont fiables. Il faut aussi penser à la reprise d'entreprise, notamment dans le bâtiment.

Mais il faut ouvrir son porte-monnaie pour acquérir le fonds...

D'accord. Mais le repreneur reprend aussi un savoir-faire, un fichier client, un nom... Une fois, nous avons été le vecteur d'une reprise entre un salarié et son patron. L'un voulait se mettre à son compte, l'autre voulait vendre. Mais ni l'un ni l'autre n'était au courant de leurs intentions réciproques.

Vous invitez des banques vendredi. Elles prêtent, les banques ?

Nous n'avons pas été saisis de refus de prêts. Par contre, nous avons été saisis pour des cas de découverts. Je pense que les banques étudient les dossiers de beaucoup plus prêt. Mais si le projet est bon, la banquera prêtera.

Propos recueillis par Christophe LECONTE.
Ouest-France

Aucun commentaire: