mardi 10 février 2009

Actualités Cherborug

Pêche : deux criées en plein marasme

La crise touche les ports de la Manche. Il y a urgence à relancer la criée de Granville et à sauver la coopérative Granvilmer  La crise touche les ports de la Manche. Il y a urgence à relancer la criée de Granville et à sauver la coopérative Granvilmer

Cherbourg et Granville broient du noir. Le port du Nord-Cotentin reste attractif.A Granville, il faut sauver la criée et la coopérative.

Cherbourg. Après un retour à l'équilibre, la criée cherbourgeoise repart à la baisse. Le tonnage vendu aux enchères ou par contrat est en régression de 17 % (à 6 747 tonnes). La flottille hauturière est passée de 11 à 8 unités. La moyenne du chiffre d'affaires annuel de ces 8 unités s'établit à 900 000 €, baisse en partie imputable à la grève du mois de mai et surtout à la moindre quantité de seiches. Même diminution pour la valeur des transactions, une chute toutefois amortie par la hausse du prix moyen du poisson (bar, sole et seiche en tête) : 16,85 M€ soit -11,3 % par rapport à 2007.

Cherbourg demeure cependant en tête du palmarès des ports de pêche bas-normand, « en valeur » souligne Marc Delahaye, responsable du centre de marée, qui emploie 42 salariés et doit se passer de faire appel aux intérimaires pour boucler son budget. « Malgré l'effondrement des tonnages sous criée, Cherbourg demeure attractif grâce à l'atout de l'achat à distance via Internet, qui offre la possibilité d'une commercialisation plus rapide, donc plus offensive, tout en étant confidentielle. Surtout grâce à la qualité du tri, qui permet aux acheteurs de faire leur achat en quelque sorte les yeux fermés », explique Marc Delahaye, directeur du centre de marée de la CCI Cherbourg-Cotentin.

Cherbourg, première halle à marée en France à avoir adopté l'achat à distance en 1994, connaît toujours une progression du nombre de ses acheteurs connectés à distance par liaison Internet depuis Boulogne-sur-Mer, Le Havre, Erquy, Saint-Malo, Port-en-Bessin et Cherbourg en gestion externalisée auprès de son prestataire informatique.

Granville. Le bilan 2008 est alarmant. Le port de pêche regresse, de la 4e à la 5e place en tonnage et de la 11e place à la 13e place en valeur. Les résultats enregistrés sous la halle à marée (une cinquantaine d'espèces) montrent une chute des apports de 33 % (avec un total de plus de 10 000 tonnes) et du chiffre d'affaires (+ 17 M€, soit - 27 %) en dépit d'une hausse du prix moyen (+9,7 %). Granville reste 1er port coquillier de France (8170 tonnes). Les coquillages (bulots, praires, amandes, vanneaux, saint-jacques) représentent 79 % des apports en tonnage et 69 % en valeur. Certaines espèces régressent (- 31 % en apport en olivettes, - 28 % en amandes). Les débarques en poissons se tassent (-12 %), celles de dorades chutent (-35 %). Certains pêcheurs en Manche Est ont choisi un autre point de débarque (Port-en-Bessin) ; légère hausse en tonnage des crustacés (+8 %) mais la valeur diminue (-9 %). Les céphalopodes sont en baisse (-37 % des apports et -34 % en valeur).

La flottille compte 61 unités et 200 hommes embarqués (3 sorties de flottes en 2008, 8 départs, 2 arrivées)

« Ces chiffres reflètent une année 2008 difficile. On se souvient des grèves des pêcheurs au printemps, à un niveau jamais vu. Alors que 2007 se terminait sur de bons résultats, les chiffres de fin mai 2008 sont en chute importante, -16 % en tonnage, -21 % en valeur et - 6 % pour le prix moyen » note Georges Cornier, président de la CCI Centre et Sud Manche. Il va réunir les professionnels de la mer avant la fin du mois pour décider d'un plan en vue de relancer la criée.

Roberte JOURDON et Sabrina ROUILLÉ.
Ouest-France

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