vendredi 6 février 2009

Spectacles Cherbourg

Deux spectacles et du rire à la chaîne chez PSA

Les comédiennes rennaises de la Playtime compagnie dans « L'Augmentation » de Georges Pérec.  Les comédiennes rennaises de la Playtime compagnie dans « L'Augmentation » de Georges Pérec.

Fait rarissime, dimanche après-midi, à la Janais : PSA accueillait clowns et comédiens dans le cadre du festival nomade et dominical, les Coquecigrues.

En cette période de vaches maigres et de chômage partiel, ce n'est sans doute pas le moment pour un salarié de chez Peugeot-Citroën d'aller réclamer une augmentation à son chef de service. Qu'à cela ne tienne : les comédiennes rennaises de la Playtime compagnie l'ont fait, pour lui, hier après-midi. Pour de faux, évidemment, en jouant « L'Augmentation », dans l'auditorium de PSA qui sert, d'ordinaire, pour les séminaires, les arbres de Noël.

Dans la pièce, l'auteur, Georges Pérec, imagine le sort drôle mais peu enviable de cette employée d'un « trust colossal », ballottée, jusqu'à l'absurde, de bureau en bureau, et rabrouée par une chef de service hautaine et cynique... « La pièce a beau remonter aux années 1970, elle n'a pas vieilli, note un spectateur. Elle est même visionnaire quant à l'évolution du monde de l'entreprise où le salarié n'est plus qu'un pion, noyé dans le système. » Toute ressemblance avec un grand constructeur automobile serait bien sûr fortuite.

Au moins, chez PSA, ne manque-t-on pas d'humour pour accepter d'accueillir une pièce où les relations humaines dans l'entreprise sont à ce point déshumanisées. Quant au choix de « L'Augmentation », il remonte à bien avant que le secteur automobile soit touché par la crise.

Interdit aux moins de 16 ans

Pendant que les plus grands savouraient « L'Augmentation », les plus jeunes assistaient, dans le gymnase, à « Démodés », le spectacle d'un trio de clowns espagnols. Au total, quelque 500 spectateurs, dont un bon dixième de salariés de chez PSA, ont suivi les Coquecigrues jusqu'à la Janais. Parmi eux, Paul, employé à l'atelier de ferrage, venu en famille. « Ma femme espérait pouvoir visiter l'usine où je travaille, » confie-t-il.

C'est vrai que, partout où il passe, le festival, dont les spectacles n'ont lieu que le dimanche, en profite pour faire découvrir au public des sites originaux de Rennes-Métropole. Sauf qu'hier, la visite guidée s'est limitée à un décevant diaporama. « Pour des raisons de sécurité, les moins de 16 ans ne peuvent accéder aux chaînes de montage, explique Erika Louis-Roy, responsable de la communication. On ne peut, de toute façon, les visiter que par groupes de 25 personnes maximum. » Dommage.

Dimanche prochain, les Coquecigrues se déplacent sur le site de Ropartz à Rennes, certainement plus ouvert mais où il y a nettement moins à découvrir.

Benoit LE BRETON.
Ouest-France

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