mercredi 18 février 2009

theatre Cherbourg

L'amour, c'est parfois tout un chantier...

Venenum Amoris, la dernière pièce d'Yvann Alexandre se construit cette semaine sur la scène de l'Interlude.  Venenum Amoris, la dernière pièce d'Yvann Alexandre se construit cette semaine sur la scène de l'Interlude.

Pendant une semaine, sur le plateau du théâtre Interlude, le chorégraphe met au point sa nouvelle pièce, Venenum Amoris. Bien loin de la Saint-Valentin...

« Ça va Olivia ? » Le sourire dans la voix, Yvann Alexandre est attentionné mais ne s'attarde pas auprès de sa danseuse : besoin d'aller prendre l'air après une heure et demie de tension.

Le deuxième « filage » de Venenum Amoris s'achève sur le plateau du théâtre Interlude. La nouvelle création du chorégraphe est en plein chantier. Anne Morineau et Karl Bréhéret, les deux comédiens ont la version définitive de leur texte depuis deux jours.

Comme les six danseurs (Kevin Bruneel, Olivia Cassereau, Anthony Cazaux, Guillaume Chevereau, Hélène Maillou et Claire Pidoux), ils ont enfilé pour la première fois leur veste de velours vieux rouge, mais n'ont pas encore les dessous gris qui compléteront leur tenue. Michèle Amet, la costumière, est dans la salle pour les dernières retouches.

Robin Decaux et Olivier Blouin, les créateurs de lumière se passent pour la première fois le relais pour éclairer chacun à leur manière une partie du spectacle. La musique est choisie, enregistrée, mais les enchaînements, les peaufinages de niveau restent à faire. Pour la première fois, Yvann Alexandre a parsemé les tapis de ces balles de plastique transparent dont on se demande à tout moment si elles ne vont pas faire chuter un de ses danseurs.

Un mois et demi de « nettoyage »

Jusqu'à mercredi, la compagnie va ainsi prendre ses marques au théâtre Interlude où le spectacle sera créé les 26, 27 et 28 mars. Une semaine de travail intensif qui permettra à Yvann Alexandre de fixer l'essentiel de ses choix. Il repartira ensuite pour un mois et demi de studio afin de tout décortiquer, tout « nettoyer », corriger la moindre position de main, le moindre regard.

« Ça va Olivia ? » Haletante, épuisée, la danseuse reste allongée sur le sol où elle s'est effondrée à l'issue d'un finale exténuant : l'amour selon Yvann Alexandre et Emmanuel Adely c'est âpre, rude, cru et harmonieux, doux et violent, physique et intellectuel. Ça émeut, ça remue, ça transporte. Ça interroge. Sur le bien qu'on peut faire à l'autre et sur le mal qu'on lui fera sans doute. Ça ne tombe pas du ciel : ça se veut, ça se construit.

Venin ou remède, l'amour selon Yvann Alexandre et Emmanuel Adely, ça n'a rien de mièvre. Ça n'a pas grand-chose à voir avec ce qu'on est censé fêter aujourd'hui : c'est vital.

Thierry MALLEVAËS.
Ouest-France

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