Port Diélette en état de siège
Pour voir Nicolas Sarkozy, hier vendredi, il fallait être invité. Et surtout pas militant écologiste.
Hier matin, à Diélette, à deux kilomètres du chantier de l'EPR, il n'y a aucun moyen de passer, sauf sésame. « Je viens de me promener dans le secteur, les gendarmes sont partout dès Valognes », remarque un militant.
Cette fois, Nicolas Sarkozy ne verra rien et n'entendra pas. Les trublions de Greenpeace, ceux du collectif contre la ligne THT et les autres ont beau donner de la voix, du sifflet, du tambour et de la trompette au passage de l'hélicoptère présidentiel, ils n'ont aucune chance de perturber la visite. Ils n'essayent pas d'ailleurs. Quelques huiles passent tranquillement en voiture, comme les bus et les camions des entreprises qui poursuivent le travail sur le chantier. Au large, des patrouilleurs patrouillent.
Si les manifestants ne sont pas nombreux, ils sont motivés. « En France, le nucléaire, c'est 100 000 emplois ; 250 000 en Allemagne avec les énergies renouvelables ! » Pour eux, avec l'EPR, le compte n'y est pas. Et le choix de la France de relancer cette filière est insupportable. « Nicolas Sarkozy nous raconte des bobards. Il est en contradiction avec le Grenelle de l'environnement. Il se comporte comme le représentant de commerce d'Areva. »
Des banderoles anti-THT, anti-EPR claquent au vent. Tandis que résonne la Sonnerie aux morts, Didier Anger jette un bouquet de fleurs à la mer. « À l'irradié inconnu ». « Vous savez, ces « nomades du nucléaire », ces travailleurs qui vont de chantier en chantier, et sont trois fois plus irradiés que les autres agents d'EDF... »
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