samedi 14 juin 2008

Histoire Cherbourg

Le Dreknor paré pour conquérir la Normandie

Dreknor a effectué l'une de ses premières sorties au moteur hier. Les rames et la voile, seront testées la semaine prochaine, après le baptême qui a lieu samedi à 14 h 30.  Dreknor a effectué l'une de ses premières sorties au moteur hier. Les rames et la voile, seront testées la semaine prochaine, après le baptême qui a lieu samedi à 14 h 30.

C'est l'histoire un peu folle de la construction d'un drakkar Viking. Elle trouvera son apothéose samedi, avec le baptême du navire. Marc Hersent la raconte.

Le certificat de navigabilité du drakkar est accordé. C'est un peu l'aboutissement d'un projet surprenant. Comment vous est ce désir de construire cette réplique d'un bateau du patrimoine ?

L'idée est venue au retour de Brest 2000. Nous avions discuté avec des Ukrainiens qui étaient venus sur une galère. Avec ma femme Nathalie, nous nous sommes demandé ce qu'on pouvait faire pour représenter la culture normande dans ce type de rassemblements. C'est de là que tout est parti. Nous avons créé l'association en 2001, le chantier a démarré en 2003 et voilà.

Mais de l'idée à la réalisation, il y a un énorme travail. Ça ne vous a pas effrayé ?

C'est sûr qu'on nous a pris pour des fous. Mais le fou s'est soigné. Au début, je ne connaissais rien à rien. Mais je me suis entouré de connaisseurs. Je n'avais jamais eu de bateau, je n'avais jamais travaillé le bois. Si personne n'avait cru au projet : construire la réplique du Gostadt, un navire viking de 23,50 mètres de long, le projet serait vite tombé à l'eau. Mais, avec l'association, on a trouvé plein de soutiens. Les gens de Normétal, Francis Noël, ou l'AFPA de Tourlaville. Tous passionnés par le projet. Des gens extraordinaires, qui n'ont jamais compté leur temps pour donner un coup de main.

Vous n'y connaissiez rien, mais vous avez bien balisé le terrain...

Je le dis depuis le début : ce que je veux, c'est un bateau hors du commun et fiable. Je suis très exigeant sur la sécurité des personnes. On en a fait même plus qu'il ne fallait sur ce point. Et puis j'ai un vice-président qui fait partie des pompiers. On ne joue pas avec la sécurité. Pendant ces cinq ans de construction, j'ai eu la chance d'être là à temps et au bon moment. Pour l'achat du bois par exemple. Ce n'était pas évident de trouver une quille de 18 mètres de long et d'un seul tenant... On a toujours su ce qu'on voulait. Et il n'y a pas eu de moments de doute, même si parfois on a trouvé le temps long, une fois que la construction était partie, on ne pouvait pas décevoir les gens, en leur disant qu'on arrêtait.

L'histoire de Dreknor est d'abord une aventure humaine...

Je n'aurais pas pu être président de l'association. Heureusement que Nathalie était là. En dehors des 35 bénévoles qui ont construit le bateau, on a atteint 450 adhérents. Et on a été portés par eux, par leur enthousiasme. Il a quand même fallu gérer tout cela, mais sans tous ces gens, qui ne se connaissaient pas et qui sont devenus des amis, on ne serait pas arrivé à grand-chose.

Le Dreknor est désormais dans son élément. Comment imaginez-vous son avenir ?

D'abord, il va être baptisé samedi à 14 h 30 au port Chantereyne. Et nous sommes très fiers que l'ambassadeur de Norvège ait accepté d'être son parrain. La semaine prochaine, nous ferons des essais à la rame, avec l'équipage des pompiers, puis à la voile. Nous entamerons ensuite une tournée dans les ports Normands. On s'arrêtera à Barfleur, Saint-Vaast, Carentan. On passera par Caen, Honfleur, pour rejoindre l'armada à Rouen. A la base, le but était de construire, un outil culturel et pédagogique. Il représente aussi un attrait touristique. Il restera en Normandie.

Recueilli par

Thierry DUBILLOT.

On peut retrouver toute l'histoire du drakkar sur le site www.dreknor.fr

Ouest-France

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