mardi 15 avril 2008

Exposition photos Cherbourg

Florane Blanche pose ses valises au Tourp

Aujourd'hui. Peintre graphiste, elle expose ses travaux inspirés de la mémoire, de l'histoire de chaque individu. Au manoir pour trois mois.

« Nous stockons dans notre boîte noire des informations. Nous les classons, nous les rangeons pour parfois les oublier. Jusqu'au moment où... » : la phrase est inscrite sur les murs du hall de l'exposition. D'emblée, Florane Blanche plonge le visiteur dans les arcanes des souvenirs, des réminiscences et des madeleines de Proust. « On entasse tous des impressions, des souvenirs, et un jour ça revient, de manière forte, on ne sait pas pourquoi : une odeur, une saveur, une musique ? », constate l'invitée du manoir du Tourp. L'artiste signe une installation originale et magistrale, avec une scénographie particulièrement soignée et chaleureuse.

Le public retrouvera l'ambiance colorée et méticuleuse de l'ancienne adresse de Florane, La Boutikart, rue Christine à Cherbourg. La calligraphe expose des oeuvres inédites : des tableaux, des livres-objet, et des valises, beaucoup de valises : « Elles renvoient au voyage, aux départs. Les valises c'est la vie. À partir d'une vieille valise j'imagine le portrait de la personne à qui elle appartenait. Le point central de l'exposition est d'ailleurs la « valise boite à souvenirs », avec des lumières et des fils électriques pour que la vie foisonne. Je fais le même travail sur le livre et les journaux. Un journal est daté, il symbolise le temps qui passe, le compte à rebours du temps ».

La bande-son, signée Sabrina Lagalle, accompagne parfaitement le travail de Florane, pleine de trouvailles et d'une émotion comparable à l'écoute d'une boîte à musique que l'on ouvrirait après des années d'oubli. Annie Delaroux réalise un film très explicite sur le travail de Florane, et Annie Bonnemains a ajouté ses poèmes dans le catalogue d'exposition. Parcourir l'exposition de Florane Blanche, c'est comme entrer avec elle dans son grenier, un beau grenier empli à ras bord de journaux, de valises... et de tourne-disques. « Mon travail est basé sur la répétition, les rythmes, et la ligne : le fil conducteur, c'est la chronologie, le temps qui passe, même si ce n'est pas forcément nostalgique. J'écris des mots, des phrases, pour s'interroger ».

Tous les jours jusqu'au 29 juin, manoir du Tourp à Omonville-la-Rogue, entrée libre, tél. : 02 33 01 85 89.

Ouest-France

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