lundi 21 avril 2008

Visites Cherbourg

L'oeuvre-atelier de Jack-Adrien Martin

Aujourd'hui. Jack-Adrien Martin a installé son atelier à Martinvast il y a trois ans. À partir du gravage, cadeau de la laisse de mer, l'homme crée une oeuvre : la cité d'Art-Gravage.

Dans la campagne de Martinvast, le sage obélisque de pierre a vu pousser un rival : le campanile de la cité d'Art-Gravage. « Cherbourg a perdu le campanile de la gare transatlantique, aujourd'hui Cité de la mer, j'en ai reconstruit un ici », explique en introduction Jack-Adrien Martin. L'homme est plasticien, glaneur, géotrouvetout des filets de pêche et autres trésors oubliés par la mer. « Je vais à gravage surtout en hiver, les lendemains de grand vent. Au début, je photographiais, sans rien ramener, des installations éphémères réalisées sur la plage, mon gisement, ma « mine de riens ». Aujourd'hui mon geste d'artiste commence avec le glanage », poursuit-il. L'ancienne porcherie regorge de filets, de cordes, de bois flotté, de sandales orphelines, de flacons de tous pays, de jouets, de chambres à air et de centaines de bidons. « Dehors, je crée une installation évolutive : la Grande bidonnade », indique le guide en montrant les Bidons Martyrs, la Partie Bidon de Balle au prisonnier ou encore l'arcade en bidons : « Il me manque des bidons rouges pour en construire une deuxième : cela dépendra des arrivages », s'amuse le plasticien.

À l'intérieur, l'hôte accueille parfois des artistes, comme Sandrine actuellement, qui viennent travailler ou seulement exposer. Au fond de la cité, la Ballade des Pendus, constituée de filets de pêche entremêlés, qu'il appelle ses « paquets de mer », en impose autant qu'une cathédrale.

Jack-Adrien vient chaque jour à son atelier, il assemble le résultat du gravage et réinvente son oeuvre. « J'ajoute une nouvelle page à l'histoire des objets. Je ne les transforme pas, j'adapte juste le traitement après un examen clinique. J'aime les objets déjà remaniés par les pêcheurs, comme les bidons devenus des viviers. Je fais une mise en scène. Je m'autoproclame l'adéquateur, le magasinier de ce grand magasin qu'est la cité d'Art-Gravage ».

Portes ouvertes à la cité d'Art-Gravage, à La Couvillerie, Martinvast, tous les après-midi jusqu'au 4 mai, entrée libre, tél. 02 33 94 21 78.

Ouest-France

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