lundi 13 octobre 2008

Musées Cherbourg

Le musée Airborne se sent pousser des ailes

Le musée de Sainte-Mère-Église envisage de doubler sa surface. En 2010, il pourrait aussi carburer aux énergies renouvelables.

Tout en gardant un oeil rivé sur le clocher de Sainte-Mère-Eglise, Patrick Bunel lorgne sur le paysage bocager situé derrière son musée. « Nous voulons nous agrandir, mais en préservant ce terrain et cette vue historiques. C'est ici que les planeurs se sont posés et que se trouvait le cimetière provisoire américain », indique le directeur, accompagné du président de l'association gestionnaire Jean d'Aigneaux. Ils montrent du doigt l'espace situé derrière le musée créé en 1964 (extension 2 sur le dessin). Un terrain de 10 000 m2 dont ils s'apprêtent à signer un compromis de vente.

Cet hectare permettrait de faire le lien avec un autre terrain acheté par le musée il y a une dizaine d'années, jusqu'ici abandonné et qui donne sur la rue du Général de Gaulle. Et de désenclaver un autre terrain de 6 000 m2 acquis l'an dernier juste en bordure du musée (extension 1). « Nous avons acheté ces terrains pour ne pas voir de maisons derrière les baies vitrées de notre futur centre de conférence et pour les futures évolutions. Sans compter que le permis de construire va exiger un accès pompiers », explique Patrick Bunel.

Le musée paierait 13 € du m2 aux propriétaires. « Au lieu de 30 € en moyenne pour un terrain constructible à Sainte-Mère », précise Patrick Bunel. S'il insiste, c'est parce que ces terrains ont été au coeur d'une petite polémique lors de l'assemblée générale de l'association (notre édition de lundi). Le maire Marc Lefèvre reprochant au musée d'avoir « doublé » la municipalité qui aurait bien acheté ces terres pour développer la commune urbanistiquement. Injoignable cette semaine, il serait surtout intéressé par les terrains situés sous l'accès pompiers sur le plan. Jean d'Aigneaux s'engage : « Si le maire a besoin d'un bout de terrain pour agrandir le cimetière, par exemple, on s'arrangera ! »

Des donateurs américains ?

Cette extension coûtera 3 millions d'euros au musée. « Aucun sous des contribuables ! », met en avant Jean d'Aigneaux. Malgré la crise, « les banques sont intéressées », assure Patrick Bunel, qui place dans ses espoirs de l'autre côté de l'Atlantique pour le remboursement anticipé de l'emprunt. « Nous avons envoyé des dossiers aux grandes marques comme Harley, Ford, Waco, Hollywood, General Motors... Le dossier a même été remis à la Maison Blanche par le secrétaire de défense, Gordon England. »

Les tractopelles ont entamé leur ballet sur le chemin qui donne sur la rue du général de Gaulle. Pour préparer le terrain. Les bâtiments dessinés par le cabinet Voisin répondront aux normes HQE (haute qualité environnementale). Ils seront chauffés grâce à une chaudière bois, fonctionneront à l'énergie solaire et seront éclairés par des leds, ampoules de basse consommation. « Nous espérons devenir le premier musée à énergie positive ! » Autres originalités : des vitres en code morse, un marais aménagé, une salle de conférence pouvant se transformer en théâtre de plein air... Et pour remplir tout ça ? « Les collections ont déjà été achetées en 2007-2008 », confie Patrick Bunel. Un Dakota attend encore dans un hangar.

La première pierre de cette extension, qui doublera la surface couverte (de 1 800 m2), est prévue pour juin 2009, à l'occasion du 65e anniversaire du Débarquement, l'ouverture en 2010. Mais le permis de construire n'a pas encore été déposé.

Nadine BOURSIER.

Ouest-France



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